Pacadis

Création

Direction artistique : Anne Lepla, Guick Yansen

Création 2021

Textes d’après  :
« Un jeune homme chic » – Alain Pacadis,
« Nighclubbing, Chroniques et articles, 1973-1986 » – Alain Pacadis

Distribution : Damien Olivier, Anne Lepla, Guick Yansen
Création musicale : Luna Lost
Création lumières : Laïs Foulc
Vidéo : Guick Yansen
Régie son : Emmanuel Gautiez
Production : Compagnie 2L

Pacadis - Guyk Yansen
Photo du spectacle "Pacadis"

Alain Pacadis

Physique difficile, Ray Ban vissées, mèche de cheveux gras et chemises sales, Alain “Destroy” Pacadis est une figure clef de la presse culturelle des années 1970 et 1980.
En Mai 1968, « Paca », étudiant, s’engage dans la politique, prend la route jusqu’en Afghanistan, milite au Front homosexuel d’action révolutionnaire.

Il commence à naviguer dans le milieu de la presse parallèle, croise la bande d’Actuel et participe aux années de gloire de Libération. Il signe son premier article en 1973.
Alain Pacadis, «reporter de l’underground» est né, celui qui avant tout le monde et mieux que quiconque a su ici, en France, capter l’énergie du punk, chroniquer les nuits héroïques du Palace ou des Bains Douches.

Dès lors, jusqu’à sa mort tragique en 1986, Paca transporte ses lecteurs de concerts branchés en soirées disco décadentes et événements mondains. 

Le parcours déglingué de ce dandy contrarié se révèle être un fil conducteur pour traverser ces années qui marqueront profondément la société française.

Serge Gainsbourg, Iggy Pop, Philippe Garrel, William Burroughs, Andy Warhol sont quelques unes des innombrables personnalités que l’on croise dans les interviews de Pacadis.

 

Il faut avoir un chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse.

Nietzsche

 

Avoir 40 ans et le savoir : les rock’n’roll heroes n’existent pas…
Et pourtant… toujours cette fascination pour des figures qui repoussent les limites, jouent avec la mort.
Pacadis a tout de l’attirail du rocker qui préfère brûler et mourir que de vivre chichement.
Mais on est au-delà de la simple posture.
Son chaos fait écho au nôtre.
Pacadis, héros tragique, personnage théâtral.
Figure iconique entre victime sacrificielle et bouffon.
De la mort au rire, du rire à la mort.
Icare punk

Les anti héros sont fascinants : par leur don de soi sans compter, leur capacité à se perdre, à avoir pour cible la mort.
Le chaos qui nous hante se cristallise dans ce personnage, cet anti-héros.
Nous ne sommes pas morts, nous avons toujours envie de faire du rock.
Et dans cette création, c’est notre part de sauvagerie que nous voulons préserver.

« Au secours, la vie! »

No future

Fin des années 70
Epoque charnière
Questionnements politique, artistique, existentiel
Un journalisme subjectif émerge
Des mots qui choquent, agacent, amusent
Des mots sensibles
Ceux d’Alain Pacadis, journaliste chroniqueur d’une époque

Alain Pacadis écrivait pour Libération, L’Echo des Savanes,
Playboy ou encore Gai Pied
Ce chroniqueur hors du commun, précurseur de ce qu’on nomme «le journalisme gonzo»
nous livre une vision du monde ultra-subjective
Il parle de sa vie, des artistes, des boîtes de nuits
De la musique, du punk, du rock, des groupes, de ses rencontres
Du désir, de l’absence de désir
« Expérimentateur des névroses modernes »

Pacadis est un écrivain. Sa parole est belle et poétique Collage

Fragments textuels mêlés à des morceaux, des chansons qu’Anne Lepla et Guick Yansen ont créés.

Les mots de Pacadis ont engendré la musique.

Installation minimaliste

La langue de Pacadis prend corps dans cette rencontre avec les rythmes et les mélodies

Un comédien et deux musiciens réunis dans un lieu qui ressemble à une « fabrique ».

Endroit où le sauvage peut se jouer.

No future

Comment vivre avec la mort des idéologies, le désintérêt politique?
Autant de questions qui font écho aux problématiques actuelles.
Comment faire avec la solitude que nous impose la modernité?

D’une époque à l’autre…

Le punk proclamait « No future », seulement voilà, le futur est déjà là et les jeunes gens
modernes n’ont d’autre choix que de faire avec.

Jean-François Sanz, commissaire de l’exposition « Des jeunes gens modernes », 2008.

 

Fin des années 1970. Ceux qu’on appelle les « Jeunes gens modernes » ont parfois vécu de l’intérieur mai 68 et sont revenus du militantisme. Les années Giscard s’écoulent sur fond de crise économique. L’époque n’est pas à l’optimisme mais plutôt au constat d’une impasse générationnelle.

Paradoxalement apparaît une scène musicale Post-punk, New et Cold wave, extrêmement dynamique.
Comme une réplique ironique à cette ambiance mortifère. Une esthétique émerge en réponse au désespoir. On pourrait déjà parler en quelque sorte de l’émergence d’une « french touch » ; des groupes comme Elli et Jacno, Taxi Girl, Mathématiques Modernes, déclinent un nouveau son et font figure de précurseurs.Avec l’arrivée de nouvelles technologies, le « do it yourself » se développe. Une chanson se fait dès lors très vite, l’urgence est permise. La musique s’ouvre à de nouveaux horizons, s’octroie le droit de déroger à cette bonne tradition de la chanson française. L’industrie musicale vit sa première grande mutation avec l’arrivée des radios libres et des systèmes de production indépendants.

1977 à 1983.

L’époque est à l’expérimentation et le succès n’est pas une fin en soi. Un laboratoire géant où la recherche artistique s’active. Yves Adrien a désigné ce mouvement par le terme « NOVO ».

Ce courant embrasse tous les domaines de la création, des passerelles se créent entre les différentes disciplines artistiques.
Ainsi, dans le domaine de la mode, de nouvelles figures apparaissent. Une sophistication, un goût certain pour la parure, s’imposent, comme pour transcender la décadence. L’extravagance comme principe révolutionnaire ?
On s’amuse, on sort, on fait des rencontres ; à Paris, les clubs sont des endroits de délire, de transgressions. La France ne connaît pas encore le SIDA. N’oublions pas que l’homosexualité est encore un délit en France ; néanmoins, des personnages publics commencent à exprimer ouvertement leurs préférences sexuelles.

Des figures traversent cette époque et la racontent avec talent tel Alain Pacadis, journaliste à Libération, entre autres. Son journal et ses articles saisissent l’air du temps, traitent des névroses modernes. Avec humour, détachement et violence.

40 ans plus tard . . .

… La crise s’est réinstallée avec dureté. Envie de réinterpréter les paroles de ceux qui ont traversé cette  » folle » époque, de ceux qui continuent encore d’influencer la scène artistique contemporaine. Ce qu’ils nous racontent n’a rien de démodé et fait écho à nos questionnements actuels. Le dynamisme artistique et la curiosité insatiable des ces années « Novo » courent encore dans les veines de la création contemporaine.

Distribution

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